live in chicago
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see you again (cassie)

Micah Lewis

Micah Lewis

Messages : 28
Inscrit le : 12/02/2024
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#
13.02.24 16:30


☆ see you again
Cinq ans que je faisais le même rêve, celui de retrouver mes ailes, celui où je ne craignais plus rien, ayant enfin fait la paix avec moi-même. Et à chaque fois que j’ouvrais les yeux, le retour à la réalité était encore plus douloureux. Je me souvenais encore avoir vu la vie défiler devant moi, à me dire que mon frère allait se retrouver seul. Je me souvenais encore mes jambes brisées, alors que je tentais de ramper au sol pour aller demander de l’aide. Et puis, après la rééducation, la peur. Ma vie avait changé. Une routine certaine, tous les matins j’allais faire un footing avant de m’occuper de mon frère, le sortant du lit, lui faisant sa toilette avant de prendre ma douche. Et puis, on déjeunait ensemble, avant que je ne le place dans le salon équipé pour lui. Mon environnement tournait autour de lui. Selon les jours, s’il se sentait bien ou non, je faisais appel à Meryl, son infirmière, sinon je m’assurais de son état par le biais des caméras. Je n’étais plus aviateur, je n’étais qu’un simple détective dans une unité de renseignement. Mon atout ? Ma vision, je n’avais pas été pilote pour rien selon mes collègues. La routine était telle, que mon frère me rappelait sans arrêt la météo pour savoir si je prenais la moto ou la voiture. Ca serait la moto aujourd’hui puisqu’il ne faisait pas moche. Aujourd’hui était un jour qui sortait de l’ordinaire puisque je revenais de congés alors que Paddy, mon ancien coéquipier, changeait de service et il faudrait donc m’accoutumer à de nouvelles habitudes. Rien de bien compliqué, à moins de tomber sur le casse-bonbons de service. Je saluais tout le monde à mon arrivée, casque à la main posant mes affaires négligemment sur mon bureau. « Des nouvelles du nouvel arrivant ? J’ai demandé en bas, mais apparemment personne ne s’est pointé. » Pas comme si j’avais toute la journée. Histoire de me détendre, je piquais dans la boite à gâteaux d’un de mes collègues me dirigeant vers la salle à café pour me servir un café noir. C’est à ce moment que mon téléphone sonna. On m’annonçait l’arrivée de mon nouveau partenaire. « Ok, j’arrive, je descends ! » Retour au rez-de-chaussée où alors que j’arrivais d’un pas décidé, je faisais un arrêt sur image face à la personne qui se tenait au comptoir à l’accueil. Tant pis pour le coéquipier, le passé ressurgissait. « Cass ?! Cassie Bennet-Alwin ? Qu’est ce que tu fous ici ? » Ca faisait de longues années que je ne l’avais pas vue. Bien trop longtemps, elle qui avait été pendant de longues années une épaule sur qui me reposer, une amie loyale et dévouée. Elle n’avait pas changé, si ce n’est qu’elle avait un peu plus l’air femme fatale qu’elle ne l’était à l’époque de notre engagement envers l’armée. Ce n’était pas un sourire forcé qui se nichait sur mes lèvres et je lui ouvrais grand les bras pour l’étreindre. « Je n’ai pas beaucoup de temps devant moi mais qu’importe, viens on va boire un café en face ! » Je ne réalisais même pas que je n’étais pas en train de faire attendre mon coéquipier puisque je venais de le rencontrer officiellement sans m’en rendre compte. « Tu es en permissions ? Le monde est vraiment petit si on se croise ici ! » Je ne croyais pas si bien dire.

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Never opened myself this way, life is ours, we live it our way. All these words, I don't just say and nothing else matters.

Cassie Bennet-Alwin

Cassie Bennet-Alwin

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Inscrit le : 10/01/2024
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#
13.02.24 19:19


☆ see you again
J'avais vu Mateo quelques jours plus tôt et j'avais pu me faire un peu à l'endroit. Évidemment, le bâtiment brassait plus de monde que là ou j'étais avant et les vas et viens incessants me perturbait un peu. J'avais quitté un endroit fermé, extrêmement sécurisé pour cet espace ou tout le monde pouvait aller et venir sans qu'on ne lui demande quoi que ce soit. Heureusement, mon unité allait être à l'étage, de ce que j'avais compris, et l'accès se faisait par empreinte digitale. J'avais un certain besoin de contrôle, je le reconnaissais. Je ne savais pas d’où il venait même si c'était surement une sorte de déformation professionnelle voir personnelle. Mon paternel m'ayant inculqué ce genre de bases toute ma vie durant. D'ailleurs, je n'avais pas répondu à ses appels ni à ses messages... Le silence était déjà une réponse non ? C'était ce que je pensais et je n'avais, de toute façon, plus rien à lui dire. J'étais encore bien trop échaudée par tout ce qui était arrivé. L'agression était une chose mais le manque d'empathie, de compréhension et d'action avait fini de me mettre à terre.

J'entrais dans le bâtiment, me dirigeant vers l'accueil pour prévenir de mon arrivée. Mon co-équipier devait déjà être là puisque l'agent d'accueil prenait le combiné pour l'informer de ma présence. Il arrive ! m'indiquait il en souriant et je me contentais de le remercier d'un signe de tête avant de reculer du comptoir. Je me tournais en sentant une présence derrière moi et je restais stoïque, quelques secondes. Micah ?! question évidemment rhétorique puisque c'était bel et bien lui. La terreur des nuages.  Toi qu'est ce que tu fais ici, t'es pas au milieu du pacifique à canarder l'ennemi ? dis je pour plaisanter avant de répondre à son étreinte. J'avais mal vécu qu'il coupe les ponts, il y avait maintenant quelques années, mais j'étais contente de voir une tête connue dans le coin.  A vrai dire je n'ai pas vraiment le temps non plus, je commence mon nouveau poste aujourd'hui... C'est terminé l'armée, avouais je non sans mal même si je devais me rendre à l'évidence désormais. Il n'était plus temps des regrets et des remords et de tout ce qui pouvait m'empêcher d'avancer. Le futur était devant. J'en profitais, en parallèle, pour remarquer que Micah n'avait pas vraiment changé, il avait toujours son sourire charmeur et son corps d'athlète. Il avait tout pour lui. Ah Lewis, voilà ta nouvelle partenaire ! lançait fièrement l'agent d'accueil et je regardais le jeune homme surprise. Micah avait donc quitté l'armée lui aussi et la vie nous avait amené aux renseignements, c'était complètement dingue.

w/  @Micah Lewis coeur
Micah Lewis

Micah Lewis

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13.02.24 20:13


☆ see you again
Ca ne pouvait être plus étrange de tomber sur Cassie. Je m’en étais voulu de l’avoir ghostée du jour au lendemain suite à mon accident d’avion, après m’être brûlé les ailes, le cœur brisé. Après la désillusion, je n’avais eu envie de parler à personne. Je me souviens encore des dires de mon père qui pensait que quelques mois plus tard, j’aurais oublié cette mésaventure. Mais mon égo en avait pris un coup. J’avais été mauvais, commettant une erreur de débutant parce que j’étais vexé de m’être fait larguer. C’était stupide. Mais le pire dans tout ça, c’était le blocage qui avait suivi. Incapable de m’envoler. Cassie n’aurait pas compris cette boule au ventre, j’en étais persuadé, parce qu’on ne pouvait renoncer de la sorte par égo. Ce n’était pas défendre la patrie. Elle n’aurait probablement pas saisi pourquoi je partais alors que le commandement m’octroyait du temps. Fierté mal placée. Aussi, alors qu’elle posait la question, m’imaginant encore aux commandes de F-35 et ça me faisait mal de reconnaitre que non, c’était terminé. « Euh c’est une longue histoire… » Pour ne pas dire que c’était une histoire dont j’avais honte. Ca me permettait de gagner du temps voire qu’elle ne pose plus de question à ce sujet. Je préférais m’intéresser à la raison de sa venue ici. « T’as raccroché ? Mais pour quelle raison ? T’as eu une mission difficile ? » Bizarrement mon esprit ne focalisait pas sur l’information capitale qui était de commencer son nouveau poste aujourd’hui. Trop étonné d’apprendre qu’elle aussi avait préféré ranger le treillis au placard – enfin pour ma part c’était même la combinaison d’aviateur. C’était étrange de se dire que nos destins croisés avaient finalement fait un retour au bercail. Je l’observais, quelques secondes, cette femme incroyable qui n’avait jamais reculé devant un quelconque défi. Elle devait faire le bonheur d’un homme, peut-être même être maman. Quelle vie avait-elle embrassée pendant ces quatre ou cinq dernières années ? Ce n’est qu’au moment du rappel à l’ordre par le constable à l’accueil que mes neurones se connectaient à nouveau. « Attends… C’est toi ma nouvelle partenaire ?! Tu l’as fait exprès ou même pas ? » Je me mettais à rire, réalisant que je n’avais pas percuté plus vite. Il était évident que non puisqu’elle avait été surprise de me trouver là, mais ça m’arrangeait, au moins je ne faisais pas patienter un coéquipier pour rien et puis connaissant notre passé commun et la rigueur militaire à laquelle nous nous étions soumis, j’étais persuadé que ça se passerait plus que bien. « Bon bah félicitations, on t’a attribué le meilleur partenaire possible ! Pour le coup, on a le temps d’aller boire un café, comme ça tu vas tout me raconter ! » Je ne lui laissais pas le choix, l’entrainant vers la sortie sous les protestations de l’agent qui disait qu’il fallait qu’elle récupère son badge. « Après le café. » Dis-je une dernière fois en embarquant ma nouvelle coéquipière dehors pour rejoindre le café d’en face.

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Cassie Bennet-Alwin

Cassie Bennet-Alwin

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13.02.24 21:01


☆ see you again
Voir Micah ici me surprenait, je n'avais rien vu venir. En réalité, je n'avais plus eu de ses nouvelles pendant des années et je ne m'attendais plus franchement à en avoir. Je connaissais un peu le personnage et je n'avais pas forcé, sachant pertinemment que ça ne servait à rien. Je l'avais imaginé dans son F-35 à faire des cabrioles et à vivre sa meilleure vie... Finalement, il était à Chicago et il avait laissé de côté son uniforme de pilote. J'avais la sensation que nous avions vécu une vie sur les cinq dernières années. Comme toi, c'est une longue histoire, répondis je avant de gentiment donner un coup dans son bras. Ravie de voir que tu vas bien, j'attends encore une réponse à mon message d'il y à 5 ans, Je plaisantais mais au moins la messe était dite. Il ne s'était jamais rien passé entre nous mais je crois que j'avais toujours espéré qu'un jour, cela arrive. Micah était une personne exceptionnelle, il avait une force de caractère et d'esprit qui forgeait le respect et évidemment que dire de notre complicité, des discussions à rallonge que nous avions eu, des fous rires et de tous les souvenirs que je ne pouvais oublier.

Je regardais l'agent d'accueil puis Micah. Il était donc mon nouveau partenaire, la vie avait vraiment envie de se jouer de nous. Il faut croire, mais non, je n'étais pas au courant du tout que tu bossais dans cette unité, c'est Garcia qui m'a recruté, C'était un peu dingue mais en même temps, c'était un peu plus simple pour moi de m'adapter à quelqu'un que je connaissais déjà même si nous avions des bases à rétablir, des attitudes à appréhender parce que le temps était passé et nous n'étions plus forcément les mêmes personnes qu'il y a cinq ans. Je souriais en le suivant vers l'extérieur du bâtiment laissant le flic posté à l'accueil pester tout seul. C'est complétement dingue qu'on se retrouve ici, avouais je alors qu'on allait vers le café. Le meilleur partenaire, vraiment ? T'es toujours aussi modeste, riais je légèrement. Il était toujours aussi sur de lui mais je m'étais toujours dit que c'était une qualité indispensable à un pilote tant l'exercice en vol était complexe. Il ne fallait pas douter ne serait ce qu'une seconde, un peu comme un soldat de terre lorsqu'il se retrouvait face à l'ennemi. On s'installait à une table, à l'intérieur du café situé en face du commissariat. Si il y en a bien un que je n'imaginais pas raccrocher, c'est toi... mais je suis bien placée pour savoir que la vie et l'armée sont parfois surprenantes voir décevantes, osais je dire alors que si je n'avais pas spécialement envie de parler de ce qui était arrivé, ma rancœur était palpable.

w/  @Micah Lewis coeur

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Autour de nous, le temps s'arrêtait. On passait des heures, des nuits à parler. Ton mal, le mien, à deux ça allait. Si proche, mais,on était pas prêt... Pas prêt pour s'aimer.
Micah Lewis

Micah Lewis

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#
13.02.24 21:42


☆ see you again
Je ne m’étais jamais posé la question de savoir comment Cassie avait perçu l’absence de nouvelles de ma part. Trop égoïstement focalisé sur mon mal-être, je n’avais pas cherché à me soucier du reste. Au fond, vu qu’elle n’avait pas refait surface, je m’étais simplement dit que comme le reste du monde, elle n’en avait rien à foutre de ce qui pouvait m’arriver. Ou alors elle avait simplement cru que j’étais trop heureux avec mon ex pour donner des nouvelles. J’étais devenu une nouvelle personne en rentrant à Chicago, et si l’homme que j’étais auparavant me manquait, je ne pouvais revenir en arrière, c’était trop tard. Pourtant, malgré mon silence d’or durant cinq années, j’étais curieux de savoir ce qu’elle était devenue, ce qu’elle avait vécu durant tout ce temps. Cassie avait toujours eu une forte importance dans ma vie. Elle ne m’avait jamais jugé, jamais remis en question mes choix, toujours accueilli à bras ouverts, et si on avait toujours été proches, je ne m’étais jamais mis en tête qu’il pourrait y avoir bien plus. Pourquoi briser ce que nous avions alors que j’étais incapable de garder une relation ? « J’ai du temps pour t’écouter. » Affirmais-je, alors que je ne voulais en aucun cas aborder ma propre histoire. Peut-être que d’entendre la sienne m’aiderait à relativiser mes fautes. Elle ne m’en laissait pas le temps, préférant me faire comprendre que de ne pas avoir donné de nouvelles l’avait vexée. Me pinçant les lèvres, je préférais me moquer gentiment arquant un sourcil avec scepticisme : « Hm. T’es pas en train de me faire un reproche cinq ans après, si ? » Elle en avait parfaitement le droit et je n’étais pas défendable. Histoire d’apaiser les possibles tensions, j’ajoutais : « Bon ok, je l’ai mérité. Mais rafraichis-moi la mémoire sur ton message que je puisse t’y répondre maintenant ? » Se souvenait-elle de ce qu’elle avait envoyé ? Moi non. Là encore, j’avais tout occulté. Et pourtant, j’avais de nombreux souvenirs avec elle, les appels de la base en cachette pour lui raconter des conneries, tout comme les lettres que j’avais encore chez moi. Préférant ne pas tomber dans la nostalgie et les regrets, je continuais dans mon attitude de plaisantin alors qu’elle admettait avoir été recrutée par le sergent. Ils se connaissaient ? Quelle relation entretenaient-ils ? Je n’allais pas forcément poser la question, mais ses réponses m’en dirait plus. « Quelle chance ! Le boss himself ! J’espère qu’il va pas estimer qu’il faut nous séparer ! » De toute façon, qui de mieux que moi pour l’introduire à son nouveau métier ? Je la connaissais mieux que quiconque et j’avais suffisamment d’expérience pour lui montrer les rouages du renseignement. Hochant la tête à ses dires, je me stoppais momentanément pour lui toucher le nez du doigt. « Oui, c’est déroutant, à croire que tu pouvais plus te passer de moi ! » Et je partais en fou rire alors qu’on s’apprêtait à traverser. En tout cas, son premier jour n’était pas sous le signe du stress. « Tu verras ! C’était en tout cas ce que disait Paddy, mon ex-collègue ! » Je jouais les vantards parce que j’étais à l’aise avec elle. Je lui ouvrais la porte vitrée du café pour l’inviter à rentrer. C’était un peu le QG des flics ici, on était connus comme le loup blanc. On s’installa dans un coin, histoire de pouvoir discuter sans être dérangés et j’écoutais avec attention les dires de la brune qui laissait entendre que sa carrière s’était mal terminée. « Va falloir que tu m’en dises plus. J’ai bien l’impression que l’armée t’a déçue. » Dans mon cas, ce n’était pas la même rengaine. J’étais celui qui avait déçu tout le monde. Une serveuse arriva et je lançais un regard à Cassie pour qu’elle commande, avant d’ajouter un café allongé à sa commande.

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Cassie Bennet-Alwin

Cassie Bennet-Alwin

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13.02.24 22:27


☆ see you again
Il semblait avoir envie de savoir ce qui était arrivé de mon côté, éludant au passage ce qui avait pu lui arriver. Je me posais des questions mais le connaissant, je devinais que quelque chose avait du se passer, quelque chose dont il n'était pas fier ou qui le blessait encore aujourd'hui. Je n'avais aucune idée de son nombre d'années dans l'unité que je rejoignais, c'était donc très flou. Toutefois, je n'insistais pas spécialement parce que je savais qu'en commençant à lui parler de moi, la brèche pour parler de lui allait s'ouvrir. Il se pourrait que si, j'ai la rancune tenace, plaisantais je en souriant en coin. Hum non, je ne peux pas, c'était une déclaration d'amour enflammée, ce serait trop gênant maintenant, riais je en haussant les épaules. Évidemment, c'était une blague. Si j'avais eu envie plus d'une fois de lui dire ce que je ressentais, notre relation était trop unique pour que je tente quoi que ce soit. Je n'avais jamais vu l'ex pilote entretenir de relations sérieuses, je préférais donc de loin être son amie, et rester dans sa vie, ou presque du coup.

Garcia m'avait recruté à peine étais je revenue à ma vie civile et je devais admettre que ça m'avait bien aidé. Ça m'avait même littéralement sortie la tête de l'eau. Impossible qu'ils nous séparent, on ne sépare pas les meilleurs éléments de son unité, renchéris je en prenant le partie de nous vanter un peu comme il aimait le faire avec moi. Je savais que Mateo pensait que notre binôme allait fonctionner même si il ne savait pas qu'on se connaissait déjà très bien ; il avait le nez. Je souriais et fronçais légèrement le nez avant de répondre. Bien sur, cinq ans que je vis en apnée sans toi, Je faisais mine de reprendre enfin à respirer et je lui lançais un regard malicieux. C'était agréable de voir qu'après toutes ces années, notre complicité était restée intacte, tout était fluide. Ok, j'attends de voir ! Une fois bien installés, je commandais un café allongé avec une pointe de noisette et je me reconcentrais sur mon partenaire. On peut dire ça oui, je ne suis pas vraiment partie de mon plein gré mais la parole d'une femme, même au sein de son unité de commandement, ne vaut pas grand chose, Quel échec ! Pour eux évidemment parce que même si j'en avais bavé, je savais pertinemment que je n'étais fautive de rien si ce n'était d'une erreur de jugement d'un homme ou de plusieurs d'ailleurs. Il n'y avait eu que le Major Raleigh pour me soutenir mais c'était malheureusement trop peu pour que ça ait du poids. Bien sur, les femmes n'étaient pas forcément mieux parce que la sororité s'arrêtait aux portes des casernes. J'étais encore écœurée de tout ça, de cette situation et de cette injustice mais à revoir Micah, je commençais à croire que la vie avait peut-être mieux pour moi. C'était une nouvelle opportunité, tout comme lui l'avait saisi à un moment donné. Ça fait combien de temps que tu es flic ? demandais je par curiosité.

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Micah Lewis

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13.02.24 23:16


☆ see you again
C’était comme si on ne s’était pas perdu de vue. Tout semblait si simple. Elle n’était pas si rancunière, quelque part ça m’enchantait, car on ne savait pas comment notre collaboration aurait fonctionné si on avait eu des rancœurs du passé au milieu. Mais ça me rassurait de voir que rien ne semblait avoir changé, ou presque. On n’allait plus réagir comme les gamins que nous avions été. Il me tardait cependant de prendre le temps de nous redécouvrir afin que notre collaboration soit symbiotique mais pas seulement. La plaisanterie semblait remettre les automatismes en place et c’était de bon augure. Son petit sourire me faisait défaillir.« Oh je le sais, tu m’as fait payer pendant des semaines d’avoir volé ton coussin moelleux ! » Petite anecdote de notre adolescence, où elle m’hébergeait chez elle au nez et à la barbe de son père. Il avait dû se faire toute sorte de scénarios dans sa tête. Et pourtant, jamais nous n’avions tenté quoi que ce soit. C’était pour cela que lorsqu’elle laissait entendre qu’elle m’avait fait une déclaration que je riais de bon cœur. Je savais que ce n’était pas vrai. On s’était cherchés, on avait joué, mais on n’avait jamais franchi le moindre pas. « C’est dommage, j’aurais pu y donner suite. » J’avais l’air sérieux, mais elle ne pouvait pas me prendre au mot. Du moins, je n’espérais pas la décevoir. Je pouvais aussi me faire des films, mais il me paraissait impossible qu’elle soit célibataire, et ce, même si elle ne portait aucune alliance à son annulaire. C’était déjà un élément de réponse, mais ça ne voulait rien dire. Peut-être qu’elle entretenait une relation avec le sergent. Je préférais ne pas m’en soucier, on avait beaucoup à se dire, mais je n’allais pas faire d’intrusion dans sa vie privée. « Ah tu sais après si on est trop bons ça va faire des jaloux ! » Comme dans l’armée, tout finissait par se savoir ici, et les rumeurs allaient de bon train notamment pour qu’on évite à l’un ou l’autre d’être promu. Si au sein de notre service nous n’avions pas eu ce problème, il valait mieux rester prudent. Je secouais la tête, amusé par ses répliques qui faisaient mouche à chaque fois. Mais je ne pouvais décemment pas lui laisser avoir le dernier mot. « Tu as besoin d’air ? Je peux te faire du bouche à bouche si tu veux. » Je la regardais d’un air enjôleur avant d’éclater de rire. Si j’avais vanté mes mérites, j’espérais ne pas faire de faux pas par la suite, ou j’en entendrais parler pendant des années. Et puis, l’échec n’était pas permis, je ne pouvais pas revivre ce que j’avais vécu auparavant. « J’espère ne pas te décevoir ! » Et moi non plus par la même occasion. Nos cafés ne tardèrent pas à arriver, alors que j’écoutais ce qu’elle avait à dire. Elle restait plutôt évasive et j’étais conscient que ça la marquait encore. Elle parlait de manque de soutien, elle parlait de désaveu d’une femme – elle – contre le reste, mais que s’était-il passé ? Ca restait un mystère. « C’est-à-dire ? » Je l’encourageais à parler, intrigué par ce qui l’avait conduite ici. « L’essentiel c’est de retrouver ton compte peu importe où tu vas. Tant pis pour eux. » Elle ne devait pas regretter, sans soutien, l’armée ne sert à rien. Et comme je m’y attendais, elle posait une question qui ne me poussait pas à tout révéler mais qui ouvrait la porte aux révélations. « Ca fait environ 4 ans. Je ne le regrette pas. » Ca c’était presque un mensonge tant voler me manquait à chaque seconde.

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Cassie Bennet-Alwin

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14.02.24 11:09


☆ see you again
C'était mon coussin préféré ! renchéris je en riant à mon tour. J'avais pas mal d'anecdotes avec Micah, il fallait dire qu'on avait presque vécu ensemble pendant de longs mois et ce dans le dos de mon père. Je ne regrettais pas de l'avoir aidé et soutenu quand il en avait besoin. Il méritait qu'on lui tende la main parce que tout ce qui lui était arrivé était injuste. Heureusement, il avait une force de caractère qui lui avait permis de reprendre le dessus sur la vie et l'adversité. Il avait de quoi être fier, du moins, c'était mon avis. Mmm, on a donc raté le coche... Dire qu'on aurait pu finir dans une maison en banlieue, avec un jardin, un chien et trois enfants... Je soufflais pour faire mine que j'étais extrêmement déçue de la tournure de nos vies mais j'ajoutais un sourire amusé par la suite. Notre relation n'avait jamais tourné dans ce sens même si on s'était souvent cherchés. Peut-être que j'aurais aimé que l'on finisse par se trouver mais je chérissais aussi bien trop notre relation telle qu'elle était. De plus, je n'étais pas vraiment certaine d'être son style de femme, et quand bien même, nous étions désormais partenaires, la question ne se posait plus. Ah c'est vrai, la réussite ça attise la jalousie, on devra être prudents ! J'en plaisantais mais au fond, je savais que comme dans l'armée, les jaloux étaient présents partout que ce soit d'autres flics ou des supérieurs. Avec le temps, j'avais appris à ne faire confiance à personne ou à défaut, à très peu de gens. Tu prendrais trop de plaisir, répondis je en souriant. On aimait se taquiner, ça avait toujours été le cas. Notre binôme allait être explosif, dans tous les sens du terme mais j'avais hâte de voir comment on allait fonctionner au travail. Nous venions tous les deux de l'armée et je me doutais que nos valeurs se rejoignaient donc. Je faisais un signe de tête vers la négation alors qu'il me disait espérer ne pas me décevoir. Il y avait clairement peu de risques et ce même si le risque zéro n'existait pas.

Je commençais à parler sans entrer dans les détails mais je voyais bien qu'il avait besoin de plus. Logique dans un sens. J'avais la sensation que je pouvais me confier même si j'avais déjà tenté de le faire, par le passé, et que je l'avais amèrement regretté. Toutefois, Micah n'était pas Wyatt. J'ai subi du harcèlement moral et une tentative d'agression... Quand j'en ai parlé, on m'a demandé de me taire et de baisser la tête. Ce que je n'ai pas fait évidemment... Ils l'ont protégé lui, et quand je dis "ils", je parle de mon père, de mon petit ami et de mes supérieurs, C'était étrange d'en reparler ainsi et j'espérais que Micah ne prenne pas ce que je racontais à la légère ; en vérité, je n'étais pas certaine de le supporter une nouvelle fois. On m'a mis sur la touche, on m'a ordonné de partir et je l'ai fait, pour ma santé mentale et physique, Je mordais l'intérieur de ma joue, pas spécialement fière de la façon dont ma carrière s'était terminée. Je remerciais la serveuse pour les cafés qu'elle posait devant nous et je regardais le beau blond. 4 ans, wahou... Tu ne le regrettes pas ou tu essaies de t'en convaincre ? demandais je peut-être un peu trop frontalement. J'avais eu l'habitude qu'on se dise les choses et dans son ton, je n'avais pas eu l'impression que c'était spécialement sincère.

w/  @Micah Lewis coeur

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Micah Lewis

Micah Lewis

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14.02.24 12:51


☆ see you again
« Attends, me dis pas que tu avais un coussin préféré ?! C’est d’un ridicule ! » Je pouffais de rire, naturellement amusé par nos dires qui nous projetaient de nouveau dans l’adolescence, à l’heure des conneries et des mauvais choix. Si elle ne m’avait pas tendu la main, je n’aurais certainement pas pu atteindre mes objectifs. Je lui étais éternellement reconnaissant. D’autant plus que mine de rien, ça m’avait aidé à surmonter le décès brutal de ma mère. Et si j’en parlais peu, le manque était toujours présent encore aujourd’hui. Je continuais de rire avec Cassie comme si nous n’étions capables que de bonne humeur et de joie. Ses piques étaient toujours bien placées et j’appréciais cet échange léger. « Hm 3 enfants t’aurais fini mère au foyer… » Moi pilote, elle mère au foyer, le couple parfait des officiers. Couple qui n’existait pas plus que ma carrière de pilote à l’heure d’aujourd’hui. J’avais eu mille opportunités de sortir avec Cassie, même alors que nous étions encore qu’au lycée, mais jamais je n’avais pris le soin de l’inviter à danser lors d’un bal de promo ou lors d’une simple soirée entre amis. Elle méritait mieux et puis j’avais la tête dans les nuages alors qu’elle était ancrée sur Terre. Ce n’était pas vraiment compatible n’est-ce pas ? En tout cas, histoire d’éviter de tomber dans les mièvreries, je reprenais mes blagues de mauvais goût : « Mais trois avortements, pourquoi pas ! » Avoir des enfants, je l’avais envisagé, mais j’avais fait le choix de la carrière et puis je n’avais pas trouvé chaussure à mon pied, alors pourquoi s’enchainer quand je pouvais m’amuser ? « De toute façon je m’en fous ! » Lançais-je alors que les rumeurs ne feraient ni chaud ni froid. Ce n’était pas ça qui allait me faire changer. J’accordais plus d’importance à ma perception des choses qu’à celle des autres. Cassie avait une répartie plus fine que quiconque et j’en faisais les frais alors que je flirtais sans vergogne. « Peut-être, mais toi aussi. » J’accompagnais ma phrase d’un clin d’œil, avant de capter son regard. Je m’amusais à la faire défaillir, juste par amusement. En tout cas, cette collaboration allait être sous le signe de la complicité.

Et puis, elle en vint aux raisons qui l’avaient amenée à changer de carrière et je cessais immédiatement de plaisanter, l’écoutant d’un air grave. Je n’avais pas les tenants et les aboutissants, mais j’étais choqué de ce qu’elle avançait. « Une tentative d’agression ? Par qui ? Par un de tes chefs ? » Comment l’armée avait-elle pu fermer les yeux ? Le pouvoir, les pressions politiques et j’en passe. Il y avait des gens qui étaient intouchables. Le plus grave, c’était que sa sphère familiale et personnelle l’avait laissée tomber. « Ton père ne t’a pas soutenue ? Comment il a pu te tourner le dos ? » Je ne parlais même pas de son petit-ami, à la limite elle n’avait pas à le revoir, mais que son paternel en arrive à un tel comportement dépassait tout entendement. Les yeux pleins d’empathie, je tentais de lui offrir ma compassion. « Je suis désolé que tu aies eu à subir de telles choses… T’as pas essayé de te retourner contre l’agresseur ? » Dans ces moments-là, on se sent bien seul, et je m’en voulais d’avoir coupé les ponts pour une histoire qui n’était rien face à ce qu’elle avait vécu. A cet instant, je me sentais bougrement con d’avoir envoyé valser ma vie parce que je ne supportais pas l’échec. Cassie me connaissait bien et elle comprit tout de suite que je ne disais pas toute la vérité. Je grimaçais alors que je jouais machinalement avec mon café en faisant tourner ma tasse entre mes mains. « Joker. De toute façon la question ne se pose plus. C’est terminé. » Je ne voulais pas aborder le sujet, pas après ce qu’elle venait de me révéler et qui était bien plus grave.


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14.02.24 14:49


☆ see you again
Je ne te permets pas, monsieur j'ai besoin d'un coussin moelleux pour ma tête sinon je dors mal ! le taquinais je à mon tour. J'avais parfois l'impression que le temps ou il dormait en cachette dans ma chambre s'était passé dans une autre vie, et pourtant, je chérissais nos souvenirs, c'était tout ce qu'il restait. La perte de sa mère avait été compliquée et je n'osais pas imaginer ce qu'il avait ressenti. Je n'étais pas spécialement proche de la mienne mais la perdre m'affecterait forcément parce que même si elle n'était pas un modèle dans ma vie, elle restait celle qui m'avait donné la vie. Ou toi, père au foyer... dis je dans un sourire qui en disait long. Il aurait été impossible pour Micah de délaisser ses avions pour rester enfermer dans une maison, j'en étais persuadée. Bien sur tout ça n'existait pas et nous plaisantions... Notre relation n'avait jamais été amoureuse mais j'avais tendance à croire qu'elle avait été encore plus forte que si nous avions franchi ce cap. Il y avait des histoires puissantes, qui chamboule sans même qu'il ne se passe quoi que ce soit de physique. T'es horrible ! riais je en le poussant amicalement. Je remarquais que son je m'en foutisme était toujours là et c'était appréciable parce que je n'étais pas du genre à en avoir quelque chose à faire non plus. Chacun sa vie, très bien organisé, si je ne me mêlais pas de la vie des gens, ils n'avaient pas à se mêler de la mienne que ce soit sur le plan privé ou le plan professionnel. On ne saura jamais, m'amusais je à dire sans perdre mon sourire. Ces taquineries me permettait de ne plus stresser, d'oublier que ma première journée avait commencé et que j'allais devoir m'imposer au sein de cette unité déjà soudée. C'était réellement agréable de retrouver mon complice de toujours comme si cinq années ne nous avait pas séparé.

Je finissais par me confier sur ce qui était arrivé ces derniers mois au sein de l'armée. Peut-être que cela allait aussi m'aider à aller de l'avant et Micah serait plus apte à comprendre certaines de mes réactions. Un capitaine avec qui je travaillais... Il a été promu, envoyé dans une autre division mais promu quand même et ça, je ne pouvais pas leur pardonner. Micah semblait prendre très au sérieux ce que je racontais et je m'étonnais presque d'être entendue et comprise. Il ne voulait pas que ça fasse de vague, il aime quand tout est lisse et là... J'allais bouleverser son petit monde, son organisation et ses petits jeux de pouvoirs. Il a vite choisi entre sa carrière et sa fille, J'avais eu du mal à l'encaisser ayant chercher, toute ma vie, son approbation. J'avais aussi cherché à briller dans ses yeux alors qu'au final, je n'avais rien signifié pour lui. Merci... On ne m'a pas vraiment laissé le temps de le faire, j'avais les mains liées et pas de preuve matérielle, C'était sans doute la pire période de ma vie puisque j'avais eu l'impression de tout perdre et ce n'était finalement pas qu'une impression. Je redémarrais totalement autre chose désormais mais les cicatrices étaient encore présentes. Tu m'en parleras quand tu seras prêt, dis je en souriant légèrement laissant la porte ouverte aux confidences. On venait de se retrouver, je ne voulais pas le brusquer non plus, chacun avait sa croix à porter après tout.

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14.02.24 15:56


☆ see you again
« Bah faut dire que dormir dans ton grenier c’était pas top… » Plaisantais-je à nouveau, laissant entendre que les conditions d’accueil n’avaient pas été au rendez-vous alors que j’avais été plus que bien accueilli par le petit hôte qu’elle était. Elle s’était assurée que j’aie suffisamment de couvertures, que j’aie de la place pour poser le peu d’affaires dont je disposais, et surtout, elle faisait en sorte que je mange à ma faim. J’avais fait en sorte d’être dans le grenier le moins possible, pour ne pas qu’elle se fasse engueuler mais malgré tout, ça avait fini par se savoir. Alors j’avais repris la route, créchant chez d’autres, m’endormant parfois dans la chambre de l’établissement où mon frère avait été placé. C’était derrière nous tout ça désormais. « Jamais de la vie, c’est moi le plus gros salaire ! » Elle pouvait me dire tout ce qu’elle voulait, j’étais pilote, j’étais de ce fait mieux payé grâce notamment à des primes aux vols. Je n’aurais jamais pu rester à la maison à ne rien faire, à m’occuper d’enfants, même si cela demandait de l’énergie. En tout cas, je n’échangerai pas mon rythme de vie antérieur et actuel pour du télétravail, j’étais trop actif pour cela. Cassie devait être pareille, sinon elle n’aurait pas cherché à faire un métier de terrain. « Je sais, on me le dit souvent ! » M’amusais-je alors que j’admettais que ma blague était particulièrement graveleuse. Au moins, elle avait fait mouche puisqu’elle riait de bon cœur. Je faisais d’ailleurs mine d’être offensé par sa poussette. Si j’avais poussé le vice jusqu’au bout, j’aurais très bien pu l’embrasser ici et maintenant, juste pour lui montrer ce qu’elle perdait. Mais c’était Cassie dont il s’agissait, et je ne voulais pas jouer avec elle comme je pouvais le faire avec les autres. Elle était différente des autres, elle comptait pour moi. « C’est vrai. Quel dommage. » Dis-je en haussant les épaules négligemment comme si ça ne m’atteignait pas. J’étais persuadé qu’elle aurait du succès au sein de l’unité, et qu’elle s’y sentirait bien. Elle avait tout pour qu’elle se réalise dans un job comme celui-ci.

Plus que dans l’armée ? Je ne pouvais pas en être certain, après tout, ça avait été une vocation chez elle, comme moi avec les avions et je ne pouvais pas dire que j’étais plus heureux qu’avant, mais avec ce qu’elle avait subi, il était préférable de croire en un renouveau. « C’est souvent les pauvres merdes qui ont des promotions… » Lâchais-je, connaissant le fonctionnement de l’armée qui mettait toujours certaines personnes sur un piédestal. Je ne pouvais pas critiquer, je faisais partie de ceux qui étaient adulés. Les pilotes, les cerveaux et les yeux de la nation… Pourtant, j’avais fait preuve de stupidité, là où j’en étais sûr, Cassie n’était qu’exemplarité. J’étais en colère envers son père. Quel homme choisit sa carrière plutôt que son sang ? D’autant plus qu’elle avait marché dans ses traces. « Oui mais tu es quand même sa fille ! Mon père est ce qu’il est, mais je crois qu’il n’aurait jamais laissé un truc comme ça m’arriver… » Je ne pouvais pas en être sûr, car il avait tout de même envoyé son fils cadet en institut, mais avec les années, j’avais fini par comprendre que c’était parce qu’il s’était senti incapable de mener de front son chagrin, sa ferme et la gestion d’un gamin handicapé qui engendrait de nombreux frais. J’espérais que son père regretterait un jour comme le mien s’était rongé d’avoir fait exploser sa famille. « C’est arrivé à personne d’autre ? Tu veux que je te venge ? » J’étais presque sérieux, mais je ne pouvais pas forcément faire grand-chose face à la Grande Muette. J’étais vraiment désolé pour elle, et je n’imaginais pas comme il devait lui être difficile de faire à nouveau confiance et surtout d’évoluer dans un milieu similaire qui prônait l’unité mais qui n’était pas toujours vérifiée. « Et en tout cas, si jamais quelque chose de similaire arrive ici – bien que j’en doute – j’espère que tu m’en parleras. » Je voulais qu’elle sache qu’elle pouvait compter sur moi, coéquipier ou non, nous étions avant tout des amis. Je relevais la tête vers elle alors qu’elle me sommait de prendre mon temps sur les confidences. Si j’appréciais, ça ne faisait que renforcer mon ressenti : j’étais un imbécile. « C’est juste tellement ridicule face à ce qui t’es arrivé. » Commençais-je avant de boire une gorgée de mon café. « J’ai quitté l’armée suite à une erreur de pilotage. Elle me restait dans la tête, et je n’arrivais plus à décoller. » Pas besoin de lui dire que cette erreur était survenue suite à une rupture, pas besoin de lui dire que contrairement à elle, tout le monde faisait des pieds et des mains pour me garder et que malgré ce que je ressentais au fond de mon cœur, j’avais préféré protéger mon égo.



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14.02.24 16:52


☆ see you again
T'aurais pu dormir dans la cave, estime toi heureux, riais je alors que je ne l'aurais jamais fait dormir dans la cave, fort heureusement. D'ailleurs, je lui avait proposé plus d'une fois de dormir dans ma chambre et si c'était arrivé quelques fois, c'était plus dangereux qu'autre chose puisque mon père pouvait débarquer n'importe quand. Au moins, au grenier, il avait un peu d'intimité surtout que ce dernier avait été aménagé même si rien de bien concret n'y avait finalement été fait. Ce machisme patriarcal ! plaisantais je. Là dessus, il n'avait cependant pas tord, les pilotes étaient les hommes les mieux payés de la Navy voir même de tous corps confondus, en tout cas, c'était ce qui se disait. Je n'avais jamais vérifié ces dires mais ce n'était pas étonnant ni même choquant quand on connaissait la difficulté de la formation et de l'accès aux différents postes. On aurait jamais cette famille de toute façon, ça ne restait qu'une blague, on pouvait donc en faire ce que l'on voulait et je connaissais assez l'humour de Micah pour ne m'offusquer de rien. Contrairement aux hommes que j'avais pu croiser, il n'était pas misogyne, laissant ses chances à tout le monde, tout sexes confondus. J'espère que tu t'en remettras, m'amusais je à le titiller en souriant. Je n'aurais pas blagué de la sorte par le passé ou pas avec autant d'aplomb mais le temps était passé, j'avais évolué, changé et j'étais plus sure de moi qu'avant, la jeune fille avait laissé place à une femme affirmée.

Ca ne va pas le pousser à s'arrêter, il doit se sentir intouchable, répondis je avec dégout. J'avais tout donné à l'armée, j'avais pris tout ce que je pouvais prendre au passage aussi, me targuant de vivre ma plus belle histoire avec elle. Balivernes ! Ton père a plus de valeurs que le mien, du moins, on sait ou va sa loyauté, admis je. Il tient plus à ce qu'il a construit qu'à moi, en tout cas c'est ce que j'ai ressenti même si encore à ce jour, il ne voit pas le problème, C'était aberrant d'autant se voiler la face. Pour lui, ce n'était pas grave, un petit incident isolé et j'avais fait un caprice... Que je quitte l'armée, il l'avait entendu bien que ce soit difficile mais que je lui en veuille, ça le dépassait. Je n'en sais rien et non, je n'ai pas envie que tu finisses en prison, j'ai besoin d'un partenaire qualifié, Je lui souriais, le remerciant implicitement de son soutien. Il n'avait pas remis ma parole en doute une seule fois et ce n'était encore jamais arrivé si ce n'était avec mon frère. J'espère que ça n'arrivera plus jamais mais oui, je te fais confiance, On devait pouvoir compter l'un sur l'autre après tout, on allait jouer nos vies selon les interventions, c'était donc la base de notre duo. Je fronçais les sourcils quand il me disait que sa situation était ridicule ; je n'étais pas d'accord, il n'y avait pas de degré dans la douleur ni même dans les erreurs. Une erreur de pilotage ? répétais je. Micah était le meilleur pilote que je connaissais et pour l'avoir vu à l'œuvre, je me demandais comment cela était possible. Qu'est ce qu'il s'est passé ? osais je lui demander pour avoir des détails. Je comprenais que son ego avait pris le pas sur le reste, cela m'attristait réellement parce que c'était clairement du gâchis.

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14.02.24 18:07


☆ see you again
« T’aurais pas fait ça ! » Affirmais-je avec aplomb. La jeune femme qu’elle était aurait culpabilisé en un instant de m’avoir laissé dans la cave ne serait-ce que cinq minutes. Et j’aurais été fort présomptueux de penser que ce qu’elle m’offrait n’était pas suffisant. D’autant plus que ce n’était pas toujours aisé de vivre avec quelqu’un qui n’avait pas les mêmes habitudes que soi. J’avais d’ailleurs culpabilisé moi-même de ne pas être resté à la ferme pour aider mon père avec ses cultures et son bétail. Mais je n’étais pas revenu sur ma décision parce que mon frère demeura en structure spécialisée jusqu’à ce que je le récupère des années plus tard. « Bah si t’es pas contente tu vas faire tes gosses avec quelqu’un d’autre ! » Me défendais-je, restant dans un délire invraisemblable. On avait presque l’air d’un petit couple, alors que nous venions à peine de nous retrouver. Ca me faisait du bien, soit dit en passant de déconnecter et de profiter de retrouvailles si positives. Elle ne devait pas s’en rendre compte, mais elle était si solaire qu’elle apportait immédiatement du réconfort. Et c’était drôle, mais elle avait pris confiance en elle et semblait avoir développé un attrait pour le sarcasme. « Non, je suis en dépression là. » Renchérissais-je alors que j’avais l’air bien loin d’un état dépressif. Je ne me faisais pas de souci quant à notre complémentarité, j’étais persuadé que nous allions faire des merveilles ensemble.

« Un jour il y aura le revers de la médaille. » Je ne pouvais l’affirmer car malgré tout ce qu’on pouvait en dire, le karma n’était pas toujours au rendez-vous, mais personne n’était heureux toute sa vie, il y aurait bien un jour où il réfléchirait à ses actes, du moins je l’espérais. Ca n’apporterait pas la paix à Cassie malgré tout, voilà pourquoi il fallait qu’elle s’en détache et continue d’avancer. Elle avait sûrement fait le meilleur choix qu’elle aurait pu faire. Au sujet de nos pères, je ne savais pas si le mien avait plus de valeurs, mais je ne crois pas qu’il aurait volontairement causé du tort à ses enfants. La situation n’était pas la même, mon père était agriculteur, il n’avait aucune réputation qui le faisait mousser. Ce qui me désolait, c’était que son paternel était prêt à la renier pour une histoire de réputation. « C’est quand même fou qu’il ouvre pas les yeux. Mais bon, ne te préoccupe pas de lui, il n’en vaut pas la peine. » Mais quelque part, valais-je mieux alors que j’avais tout quitté pour une histoire d’égo ? Mieux valait ne pas me mettre dans le même panier car je considérais que ce qui lui était arrivé était une injustice et une immondice de la part de son père. Mon choix ne concernait que moi. Ce qui m’intriguait davantage c’était la position de l’homme qui était censé la soutenir. « Et pourquoi ton mec t’a pas soutenue ? C’est un pote de l’autre affreux ? » Ou alors il avait peur de ruiner sa carrière s’il était dans l’armée. Face à son inquiétude, je souriais avec amusement. « T’en fais pas pour moi ! Je sais passer en mode furtif ! » Avec un avion oui, sans pas vraiment. Ravi de l’entendre dire qu’elle me faisait confiance, une idée germait dans ma tête. « Demain on fera un exercice pour voir si tu me fais vraiment confiance… » Afin que l’on soit de bons partenaires, rien de tel qu’un exercice de tir peu conventionnel. Ca me rappelait les défis qu’on se lançait à l’académie de l’air, mais je ne la mettrais pas en danger à ce point. D’autant plus que je ne pilotais plus. Elle souhaitait d’ailleurs savoir pourquoi, et je grimaçais comme si mon café était infect, alors que je n’aimais juste pas parler de cet événement. « J’étais distrait et je me suis crashé… » J’aurais pu en rester là, mais j’étais persuadé qu’elle ne me laisserait pas m’en tirer à si bon compte, ce pourquoi je finissais par me lancer. « Ok ! Je venais de me faire larguer et j’ai eu du mal à m’en remettre et j’ai pas étudié le terrain avant la manœuvre et j’ai fauté. Je me suis éjecté in extremis mais c’était une erreur de débutant, c’était vraiment la loose… » Quant aux blessures que ça avait engendré, c’était secondaire. Comme elle pouvait le voir, j’avais récupéré même si j’avais quelques cicatrices sur le corps désormais. Le blocage était mental. Impossible de décoller. C’était comme si une alarme s’activait dans ma tête et me répétait que j’allais de nouveau me crasher. Je ne voulais pas l’admettre, mais je n’avais plus suffisamment confiance en moi malgré cette façade de beau parleur.



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14.02.24 21:48


☆ see you again
Je faisais mine de réfléchir et je lui adressais un sourire entendu. Évidemment que je ne l'aurais pas fait. Je tenais trop à lui pour lui infliger une telle sentence surtout après ce qu'il avait vécu au sein de sa propre famille. Toutefois, j'aimais m'en amuser parce que reparler du passé me faisait du bien. On avait tous vécu des choses plus ou moins difficiles mais contrairement à certains, repenser à mon passé ne me faisait pas souffrir, au contraire, j'avais des souvenirs assez extraordinaire de cette période. Bien sur que non... La chambre de mon père était bien trop près de la cave, on aurait été cramé trop vite, continuais je sur ma lancée humoristique. Très bien puisque tu le prends comme ça, je garde le chien et j'irais faire des gosses avec un autre, répondis je faussement vexée. J'avais pensé aux enfants mais je n'avais jamais été dans une relation ou avoir un enfant était quelque chose de concret. En vérité, ma carrière prenait trop de place et la seule relation longue que j'avais eu était un militaire encore plus carriériste que moi ; les étoiles n'étaient jamais alignées. J'espère bien, que ça flatte un peu mon ego, Je n'avais pas vraiment de soucis d'ego mais c'était toujours agréable de savoir qu'on avait un certain impact sur les gens même si, encore une fois, tout ça restait une blague. Je ne souhaitais certainement pas pousser qui que ce soit à la dépression.

J'ai toujours cru au karma mais je ne sais plus désormais, avouais je un peu défaitiste. Je n'étais pas sure qu'il paie un jour ou alors, si j'avais un peu de chance, la vie allait lui faire payer salement. Je l’espérais secrètement même si souhaiter du mal aux gens n'était pas dans ma personnalité. Je n'aurais jamais pensé qu'il me tournerait le dos mais comme quoi, même ton propre sang peut te surprendre et te trahir, Il n'en valait pas la peine, Micah avait raison. Toutefois, je ne pouvais m'empêcher d'y penser et d'en souffrir même si mon paternel n'était pas la personne la plus saine du monde, il me manquait encore par moments. Lui aussi a pensé à sa carrière, j'étais super bien entourée n'est ce pas ? dis je en levant les yeux au ciel. Je ne suis même pas sure qu'il m'ait cru... En tout cas, il a refusé de me soutenir, Autant dans le privé que devant les autres. D'après lui, j'avais peut-être envoyé des mauvais signaux... Affligeant. Ça, je sais que tu maitrises, dis je en souriant de plus belle portant ma tasse à mes lèvres pour boire une gorgée du café qui était devant moi. Tu m'intrigues, je peux en savoir plus ? Connaissant Micah, ça allait être quelque chose qui allait surement me faire sortir de ma zone de confort mais je n'avais pas peur de relever des défis. De plus, je savais qu'il n'allait pas me mettre en danger ou si j'en avais l'impression, ce ne serait que sous sa maitrise. J'écoutais finalement son récit et je restais attentive à tout ce qu'il disait. Un crash, ce n'était pas rien mais ça arrivait aux meilleurs, souvent plus en mission qu'en exercice mais il ne me semblait pas que ce soit une raison de radiation. Mais ça arrive ça... Je veux dire, quel pilote n'a jamais merdé ? Pas au point de se  crasher mais au moins au point de devoir revenir au sol et recommencer à zéro... T'es dur avec toi même, Je ne le jugeais pas, j'essayais de comprendre tout en lui faisant accepter le fait qu'une erreur ne devait pas le définir. Mais le psychologique joue sans doute énormément dans ces cas là... Et ce crash t'a poussé à tout quitter ? Si j'avais bien compris, cela avait été le déclencheur aussi étonnant que celui pouvait paraitre. Cette fille ne sait pas ce qu'elle a perdu.

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14.02.24 22:35


☆ see you again
Ces années étaient presque les meilleures de ma vie. Le seul bémol, c’était que je n’avais plus ma mère auprès de moi. Mais Cassie avait apaisé les maux que la peine avait créés. Elle avait su me redonner du courage et de la détermination pour atteindre mes objectifs. Et puis, j’appréciais les discussions de l’époque, où on s’imaginait déjà découvrir le monde. « C’est vrai qu’en plus on était particulièrement bruyants…Mais au moins dans le grenier ça faisait un peu Dawson et Joey, ou Clark et Lana. » Des clichés qui ne nous ressemblaient pas beaucoup, mais j’étais persuadé que c’était comme ça que le père de Cassie nous avait perçus. Il avait dû se dire que sa fille cédait au premier venu, qu’aucun garçon ne la toucherait tant qu’il serait vivant. Je ne m’étais jamais permis de profiter de la situation qu’elle m’offrait. Ca aurait tout gâché. Je ne voulais pas me lasser d’elle. Ses dires étaient tellement drôles que je ne pouvais dissimuler un énième rire. « Du coup c’est quoi comme chien ? » Etait-elle du genre à avoir un Rottweiler ou un Chihuahua ? Peut-être en avait-elle déjà un. Ce n’était pas mon cas, j’avais déjà fort à faire à m’occuper de mon frangin, mais l’idée qu’un compagnon l’aide dans la vie de tous les jours n’était pas si bête au fond. « C’était ironique très chère ! » Dis-je, un sourire forcé aux lèvres. Elle ne pousserait pas à la dépression, à mourir de rire peut-être, mais pas d’émotions négatives.

Je sentais bien que sa situation l’affectait encore grandement. Ca avait dû avoir l’effet d’une désillusion de ne pas se sentir soutenue par ses pairs mais également par sa famille alors qu’on prônait l’unité au sein de l’armée. On pouvait se pavaner lors des matchs de football, hockey et basketball pour célébrer les vétérans, mais on devrait d’abord s’occuper des problèmes internes. « Je crois que tu devrais pas te poser la question. » Je la regardais, désolé de la voir se ronger alors que ce type n’en valait pas la peine. Elle en avait certes fait les frais, mais j’étais convaincu qu’un avenir radieux l’attendait. « On ne choisit pas sa famille faut croire… Quand on était adolescents, je me disais que j’aurais préféré que ce soit mon père qui meure. » Cet aveu, je le fais avec honte, parce que je ne pouvais pas souhaiter la mort de mon père pour avoir été fidèle à lui-même c’est-à-dire un travailleur acharné. Mais ma mère, aux conseils des plus justes me manquait tant que je m’étais surpris à souhaité qu’elle me revienne en échange de mon père. Je voulais détendre l’atmosphère et quand elle m’annonçait que son compagnon était du même acabit que son paternel, je lançais : « Cassie, j’ai le regret de te dire que tu ne sais pas t’entourer ! Prends-le du bon côté au moins tu n’as pas épousé un con ! » Ce n’était pas évident de lui changer les idées à aborder les moments douloureux, mais au moins, ça nous permettrait de nous faire encore plus confiance. « Hm… non. Sinon ça gâche la surprise. C’est là qu’on verra si tu me fais confiance ! » Je ricanais, fier de moi. Je ne comptais pas lui faire peur, juste la voir évoluer en situation de stress, même si je reconnaissais aisément qu’elle était bien meilleur tireur que moi de par son métier de terrienne, je voulais voir si elle était prête à me donner le bon dieu sans confession. Elle essayait déjà de me dédouaner au sujet de mon accident, alors que j’étais inexcusable. Je lui rappelais qu’un crash d’avion n’était pas une simple erreur, ça avait de lourdes conséquences. « Tu sais que c’est du matériel qui coute très cher… Et je n’étais pas un débutant. J’étais juste pas en état de piloter mais je me suis cru au-dessus de tout parce que je suis le meilleur pilote de l’univers ! » J’ironisais sur cette dernière partie. Oui, je m’étais cru le meilleur, et la douche avait été glaciale. J’avais été sanctionné et j’avais accepté cette dernière, mais c’était mon incapacité à me défaire de cet événement qui m’avait mis à terre. « Et de toute façon, je n’arrive plus à décoller. » Aveu d’impuissance que je n’assumais toujours pas, fuyant le regard de la brune. « Je supportais plus voir tous ces types qui se moquaient de moi parce que j’actionnais pas la manette de décollage. » Combien de fois j’ai tenté en restant la main sur le manche, me dissuadant à la dernière minute ? « T’as enfin les pieds sur Terre, on m’a dit. » J’eus un léger hoquet de rire, désabusé d’avoir surpris les nouveaux se moquer alors qu’auparavant, j’étais intouchable. « Avant on m’enviait, on disait putain ce mec il est né pour voler ! Et quand je me suis mis à ramper au sol avec les deux jambes fracturées, je me suis dit que j’avais été con mais que j’allais remonter dans mon avion rapidement. Sauf qu’à chaque fois que je me suis lancé sur la piste, je me suis dit que j’étais un imposteur. » Incapable de garder une relation, incapable de voler, c’était ce à quoi je m’étais réduit, et j’avais choisi de tourner le dos à mon rêve.




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15.02.24 10:59


☆ see you again
J'aime bien cette comparaison, dis je souriant presque avec affection sur les enfants/adolescents que nous avions été. C'était de belles années même si cette situation avait été créé par un fort conflit familial pour Micah. J'espérais avoir un peu apaisé ses peines et son quotidien mais j'en avais eu l'impression, le temps que cela avait duré au moins. Peut-être que si cela avait perduré, les choses auraient évolué entre nous ; nous n'en saurions jamais rien mais j'étais sure d'une chose : il ne m'avait jamais laissé indifférente. Hum, un magnifique Husky ou alors un Berger Australien ! Je n'avais jamais eu le temps de prendre un animal mais je ne tirais pas pour autant un trait dessus. Désormais, j'allais être plus sédentaire même si mes horaires allaient toujours varier, je serais plus souvent chez moi alors c'était une idée que je gardais dans un coin de ma tête. C'est ce que tu dis ça, m'amusais je. C'était évident qu'il était ironique et fort heureusement parce que je ne lui souhaitais réellement aucun mal. Il y avait de ces personnes qui traversent votre vie et qui la marque à jamais, c'était le cas de Micah Lewis avec moi.

Me confier sur ce qui était arrivé me faisait étonnemment du bien. Micah m'écoutait et me comprenait, il ne me culpabilisait pas non plus d'avoir tout quitté... Mon poste et ma carrière. Après tout, ça ne valait pas grand chose à côté de ma santé. J'approuvais de la tête quand il me disait que je ne devais pas me poser de question. Il avait raison. Tu le penses toujours ? osais je demander. C'était, à mon sens, une pensée furtive qu'il avait pu avoir mais je n'étais pas certaine que, malgré tout, il aurait bien vécu la perte de son père. Les deux hommes avaient une relation compliquée mais avec le temps, peut-être qu'ils se comprenaient mieux ou apprendraient à mieux se comprendre. Je laissais échapper un petit rire à ce qu'il me disait sur mon entourage et j'approuvais de la tête ne pouvant nier ce fait. Je ne peux pas être au top sur tous les points que veux tu... Mais oui, il vaut mieux voir les choses comme ça, Cette relation n'avait de toute façon rien de bon, la vie m'avait donc aidé (imposé ?) ce tri. Ok, te connaissant je peux m'attendre à tout mais je suis prête à relever le défi, J'avais même hâte de voir ce qu'il allait me proposer. C'était une bonne idée quoi qu'elle soit parce qu'on allait devoir se faire aveuglément confiance et si les bases étaient là, on devait encore s'apprivoiser au quotidien, dans le travail. Je sais mais quelque chose me dit que même si on te l'a reproché, le véritable problème ce n'est pas le matériel, répondis je en le regardant bien qu'il tentait de fuir mon regard. L'ego des pilotes peut être leur pire ennemi, Cette phrase, il me l'avait dit, il y avait des années maintenant mais je me permettais de lui redire puisque lui même comprenait que se croire au dessus de tout n'amène rien de bon. Le chute est d'autant plus terrible. Tu as un blocage émotionnel ? Ou appelons le comme on veut mais ta confiance en a pris un coup, ton ego aussi... Ce n'est pas facile de se remettre de ça, Certains ne s'en remettaient même jamais. Nous étions notre pire ennemi, c'était une réalité. T'es pas un imposteur, t'es un être humain qui a fait une erreur... T'es descendu de ton piédestal mais ça ne fait pas de toi un moins que rien non plus Micah, au contraire. Il méritait bien plus que ce qu'il s'infligeait et j'espérais qu'il s'en rende compte un jour ou l'autre. Désormais, j'étais là pour le soutenir, pour l'encourager et je ne comprenais pas que personne ne l'ait fait avant même si je savais aussi que le jeune homme avait la tête dure et qu'il ne laissait pas forcément les autres interférer dans sa vie et ses prises de décisions. Je suis désolée que tu sois si dur avec toi même, dis je d'une voix plus douce.

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15.02.24 22:36


☆ see you again
Cassie m’avait vu au plus bas. Elle avait connu ces années difficiles et les avait vécues avec moi, sans jamais me tourner le dos. Et pourtant, au moment où j’avais à nouveau rencontré des difficultés, j’avais cru qu’elle ne pourrait pas m’aider, que mon crash était la fois de trop. Que j’étais seul au monde. Les choses auraient potentiellement été bien différentes si j’avais osé lui raconter ce qui s’était passé pour que j’en vienne à me renfermer sur moi-même. C’était con parce que s’il y avait une personne ouverte d’esprit c’était elle. Je ressentais d’ailleurs le besoin de m’excuser auprès d’elle. Ce n’était pas correct. Mais allais-je trouver le bon moment pour le faire ? « Laquelle tu préfères ? » J’étais presque convaincu qu’elle choisirait le berger australien, sans vraiment savoir pourquoi. Peut-être parce que le husky vivrait mieux au moment de l’hiver, étant des animaux qui supportaient mal la chaleur. « Ah ouais moi je t’aurais plus vue avec un bichon maltais… » M’amusais-je à lui faire remarquer. Elle pourrait tout aussi dire que j’avais une tête à avoir un bouledogue, et ce serait de bonne guerre. « Je te l’affirme même ! » Les puérilités à nôtre âge avaient l’air de faire tache, mais ça faisait du bien de décompresser. Surtout lorsqu’on abordait des sujets plus sensibles.

J’imaginais que la décision qu’elle avait prise n’avait ni été prise à la légère, ni facile. Je me demandais d’ailleurs si elle l’avait prise toute seule ou si on l’avait aiguillée par de conseils amicaux. J’aurais pu le savoir si j’avais continué à lui donner des nouvelles. Dommage que je ne bosse plus pour l’armée, où je me serais assuré de les ridiculiser à la radio devant tout le monde. Quant à si je pensais encore que mon père aurait dû mourir à la place de ma mère, la réponse était évidente. « Non… J’étais jeune et con. Mon père a été très longtemps inconsolable. » Mon père avait souffert plus que quiconque de la mort de ma mère et il aurait lui-même troqué sa place s’il avait pu. Nous avions nos différends mais je ne lui souhaitais pas de mal. Il pensait probablement à raison d’ailleurs, que ma décision avait été hâtive et impulsive et que j’avais gâché ma vie, mais depuis, il avait été rassuré de voir que je m’épanouissais tant bien que mal dans mon métier. Et puis, j’avais Chace à mes côtés, et ça me suffisait. « Moi qui croyais que tu étais parfaite… Au moins tu peux progresser sur ce point ! » Je lui fis un clin d’œil. Au fond, on s’entourait des gens qu’on pensait mériter, alors peut-être que cela dissimulait un manque de confiance en elle, pensant qu’elle ne méritait pas mieux que des connards. J’allais lui montrer que malgré mon absence, elle pouvait compter sur moi. « Tu ne seras pas déçue ! » Lançais-je alors qu’il y avait de grandes chances qu’elle m’insulte demain à la même heure devant le défi. Mais il fallait en passer par là pour se dire que face au danger, on ne regretterait aucun des faits et des gestes de l’autre. Sinon, on prenait trop de risques. Je faisais aveuglément confiance à Paddy, sur toutes nos missions, je n’avais jamais remis en question le moindre de ses choix, et j’étais toujours là. C’était donc dans cette idée que j’aborderais ma nouvelle collaboration avec mon amie. Elle avait raison quand elle disait que le problème des pilotes c’était leur égo surdimensionné. Le mien était plus grand que notre planète, et il avait été vexé au plus profond de lui-même. « Le problème c’est moi… » Ce n’était pas un excès de confiance, c’était un trop plein d’émotions que je n’avais pas su gérer. Si je n’avais pas été en exercice mais en temps de guerre, j’aurais mis en péril toute une opération pour des broutilles, et ce n’était pas acceptable. Cassie essayait de me faire entendre que je souffrais d’un blocage émotionnel, ce qui était sûrement le cas, mais la raison pour laquelle je m’étais contraint à arrêter c’était parce que le danger était démultiplié par ma peur. « J’en sais rien. Mais un pilote qui a peur c’est un pilote mort. » Incapable de bien réagir dans des situations tendues. Ca mettait en péril trop de monde pour prendre le risque. Finissant mon café, j’haussais les épaules alors qu’elle mettait du cœur à essayer de me faire entendre raison. « N’en parlons plus, c’est du passé. L’aviateur n’est plus. » Nous étions désormais flics et je ne piloterais plus jamais. « En revanche on peut parler du boulot car mine de rien, on travaille en buvant un café ! » Je me mis à rire, justement pour effacer les tourments de mon accident.




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Cassie Bennet-Alwin

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21.02.24 12:09


☆ see you again
Je n'avais jamais compris pourquoi Micah avait cessé de me donner des nouvelles. Une part de moi restait dans l'incompréhension mais d'un autre côté, il avait surement eu ses raisons. Qui étais je pour imposer un contact entre nous ? J'avais été là quand il en avait eu besoin et malgré les années de silence, ça ne changeait pas. On ne pouvait pas oublier tout ce qu'on avait partagé, la joie comme la peine. Tu le sais déjà. Le berger australien, dis je en souriant avant de lui lancer un regard offusqué. Je ne sais pas comment le prendre, finis je par dire en riant. Ca a beau être mignon... Je reste sur le berger australien, J'oubliais presque que tout ça n'était pas réel et que je n'allais pas prendre un chien demain. En vérité, je n'avais jamais imaginé ma vie dans une grande maison avec des enfants courant partout et un gentil chien faisant sa sieste sur le tapis de l'entrée. J'étais un peu en dehors de la norme selon la société en tout cas.

En grandissant, notre regard d'adulte était bien différent de notre regard d'enfant. Il était plus affuté et bien évidemment cela nous amenait à changer d'avis sur des choses ou des actions de notre entourage. Je ressentais que c'était le cas avec Micah, une certaine sagesse se dégageait de lui, tout du moins, quand il parlait de son père. Je doutais pouvoir en faire autant un jour puisque j'avais été plus que blessée par le mien et que je n'avais aucunement envie de lui pardonner. Se faire trahir par son propre sang, il n'y avait rien de pire. Il y a des choses qu'on comprend mieux ou différemment quand on devient adultes, confiais je en lui souriant. Comment va ton frère d'ailleurs ? Je réalisais que je ne lui avais même pas encore demandé alors que le jeune garçon était une part importante de sa vie et que je lui avais toujours porté beaucoup d'affection. Je ne pourrais jamais faire pire, enfin, j'espère, plaisantais je. Il valait mieux en rire même si j'avais encore une boule dans la gorge quand je parlais de tout ça. Le temps était notre meilleur ami, c'était ce qu'on disait. J'en suis sûre, J'avais hâte de voir ce qu'il m'avait préparé et je me doutais que ce n'était pas parce qu'on se connaissait bien que j'allais échapper à un potentiel bizutage de confiance. En soi, ce n'était pas plus mal parce que j'allais me sentir au même niveau que les autres, même si mon intégration allait prendre un peu de temps, comme toujours dans ce type d'unité. Si tu as analysé le problème c'est que tu as parcouru un sacré bout de chemin, dis je avec sincérité. Il avait un problème d'ego, certes, mais il savait reconnaitre que le soucis majeur était lui-même, son blocage et tout ce qui allait avec. J'étais persuadée qu'il ne manquait plus grand chose pour qu'il arrive à retrouver ses ailes. La peur n'empêche pas le danger... Tu dois juste apprendre à gérer ta peur. Avant, tu n'avais peur de rien et ce n'était peut-être pas aussi bien que tu le pensais, la preuve. La peur permet aussi de ne pas faire de choses déraisonnées, il faut juste la dompter, J'étais sincère dans ce que je lui disais. Pour ma part, j'avais souvent eu peur sur le terrain mais j'avais réussi à ce qu'elle ne me contrôle pas entièrement, juste qu'elle soit suffisante pour me garder en vie, avec un esprit éclairé. Comme tu le sens, mais aviateur ou non, ça ne change rien Lewis, t'es toujours un badass, le taquinais je non sans le penser. J'ai vu tes stats, tu gères, ajoutais je avec un petit sourire en coin en terminant mon café. J'avais vu ses stats sans savoir que c'était lui, et je comprenais que Garcia nous ait mis ensemble, sur le papier ça fonctionnait aussi bien que dans la vie.

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21.02.24 22:33


☆ see you again
Il n’y avait pas grand-chose à justifier quant à l’absence de nouvelles et je n’étais pas sûr d’avoir envie d’aborder le sujet réellement. Je n’avais pas d’explications, j’avais cessé de lui envoyer des messages du jour au lendemain, et je n’étais pas revenu dessus, empourpré dans mes désillusions. J’aurais pourtant pu chercher du réconfort auprès d’elle, comme toujours, mais mon comportement avait été à l’opposé, et je ne pouvais rien dire pour ma défense. M’en avait-elle voulu ? Me faisait-elle encore confiance aujourd’hui malgré le silence infligé ? Elle ne semblait pas rancunière et j’avais à cœur en tout cas de lui prouver que j’avais changé depuis et qu’en tant que coéquipier, je serais plus fiable. « Bah tu auras un bichon maltais quand même. » Plaisantais-je, comme si j’allais lui en offrir un. Ca paraissait fou de s’imaginer une vie à deux, d’autant plus que l’un comme l’autre, nous portions encore des cicatrices de nos déceptions amoureuses. C’était la raison pour laquelle j’avais désormais un mal fou à m’engager d’ailleurs. « Il rentre dans ton sac au moins ! » C’était une justification des plus bancales, un chien n’était pas fait pour rester dans un sac comme Paris Hilton le faisait avec son chihuahua. Personnellement, je ne préférais pas m’engager auprès d’un animal ayant déjà des responsabilités suffisantes à m’occuper de mon frère en situation de lourd handicap. Et il était hors de question que je le troque pour un animal de compagnie. Mon frère méritait qu’on s’occupe de lui dignement et de voir le monde qui l’entourait malgré tout. Quant à Cassie, je me demandais à quoi ressemblait sa vie, son domicile, ses weekends. Avions-nous tant changé au point d’ignorer tout cela ?

Nos parcours étaient différents, nos blessures également, mais en posant le regard sur Cassie, j’avais la sensation de la comprendre, de percevoir ce qui l’animait, ce qui la tracassait, et je n’avais aucunement envie de faire jaillir ses blessures alors que nous venions de nous retrouver. Son père semblait être le point central de ses tourments. Aussi, je voulais la ménager dans mes propos. Si j’adressais encore la parole à mon père, ça ne voulait pas dire que je n’avais pas longtemps ressenti de la colère. « Oui on change de perspective. Je ne dis pas que je lui ai pardonné de s’être débarrassé de mon frère, mais je comprends les raisons qui l’y ont poussé. » Il s’était senti incapable de faire face et de s’en occuper. Je souriais plus largement alors qu’elle me demandait comment allait mon frère. Ca me touchait. Je sortais mon téléphone et lançais l’application de la caméra de surveillance de mon appartement pour lui montrer mon frère assis sur son fauteuil roulant dans le salon, devant son écran en train de regarder la télévision en parallèle. « Regarde par toi-même. » Je ne pouvais pas dire qu’il était le plus heureux, d’autant plus qu’il était trop souvent seul, mais au moins il savait que je m’assurais de son bien-être, du mieux que je le pouvais. « Il fait ce qu’il peut, mais je suis content de l’avoir avec moi. » C’était loin d’être facile, et il fallait s’en occuper plus qu’un enfant, mais je n’échangerais pas ma place. J’étais soulagé de voir qu’elle était capable de rire de ses mésaventures, bien que je ne souhaitais pas non plus prendre tout ça à la légère. Je me permettais cependant de poursuivre avec humour. « Ne jamais dire jamais, même si je ne te le souhaite pas, évidemment ! » Je pensais qu’elle avait besoin de retrouver de la stabilité mais quelque part, j’espérais qu’elle ne la trouve pas tout de suite. Cassie avait ce je ne sais quoi qui m’avait toujours attiré, et je ne sais pas si les années qui nous avaient séparés avaient attisé cette sensation mais je me perdis un instant dans son regard avant de me contrôler et de rire alors qu’elle était persuadée que l’épreuve de la confiance mutuelle serait appréciable. « J’aime ton optimisme ! » Elle s’efforçait également de me faire prendre conscience de la bêtise de ma décision, même si elle le disait avec tact. Et j’appréciais qu’elle soit si positive à mon égard, mais je haussais les épaules, convaincu qu’il ne servait à rien de ressasser le passé. « Je sais pas, mais en tout cas j’ai jamais retouché à un avion de ma vie. » Et je ne comptais plus me ridiculiser sur une piste. Elle avait l’art de trouver les mots, mais je me refusais de replonger dans cet état de stress qui m’avait détruit. « Certes, mais on nous apprend à ne jamais douter, car le temps est mince pour nous dans les airs. » Une mauvaise décision pouvait être fatale, et la peur était un no-go. « C’est pas la peur qui m’aurait aidé dans ce cas, plutôt la raison car je n’aurais pas dû piloter. » Avançais-je sûr de moi. J’aurais dû me rendre compte de mon état et ne pas prendre part à la mission. Mettant de côté cette partie de la conversation, je lui faisais un clin d’œil pour la remercier de ses compliments. « Merci de le penser en tout cas ! T’es pas mal non plus ma chère coéquipière ! » Bad ass, elle l’avait toujours été et je restais convaincu que notre duo allait faire des miracles. « J’espère que tu m’aideras à faire mieux ? » Elle parviendrait sûrement à détrôner mon vieux coéquipier, qui bien que flic toute sa vie, manquait parfois de prise de risques. Finissant mon café que je posais sur la table qui nous séparait, je lui demandais si elle souhaitait poursuivre ailleurs. « Bon, qu’est-ce qu’on fait, t’as déjà fait le tour du bureau ? » Puisqu’elle connaissait le boss, y avait des chances.


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